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Le cœur n' y est pas !  Annulation du karaoké de l'immigration

C'est avec regret et avec nos excuses que nous nous voyons contraints d'annuler le Karaoké de l'immigration prévu ce 8 Mars à l'hôtel de Ville.

Depuis plusieurs jours, notre association fait l'objet d'une campagne de rumeurs et de diabolisation de la part de la Ville et de l'Agglomération.

Depuis plusieurs mois, nous dénonçons le détournement de l'argent public consacré à la politique de la ville et à la rénovation urbaine, au profit d'officines, de sociétés d'études, de communication, d'associations dociles proches de la mairie (Crefad, Ecole des Arts, 3eme pole, le damier, comité de quartier, etc ...), pour des résultats peu probants. 

Cela concerne des centaines de milliers d'euros d'argent public. Cela s'effectue, au détriment des initiatives d'habitants, qui, eux, ne reçoivent que les miettes. Quand ce n'est pas le mépris.

Notre association ne dispose toujours pas de local, ni de véritables moyens de fonctionnement. Les associations, "communautaires", issues de l'immigration sont dénigrées. Nous avons le droit d'obtenir des moyens publics pour faire valoir notre droit à la culture, notre droit à la mémoire.

Depuis plusieurs mois, nous dénonçons aussi les divergences politiciennes, le manque de concertation sur la rénovation urbaine, le manque de volonté de lutter contre les situations de mal-logement, le manque de considération pour les habitants. La Maison de projet fait plus penser à une prison ou à un bunker qu'à un lieu ouvert et accueillant.

Enfin, si certains acteurs publics ou élus se démènent pour faire avancer des situations sociales difficiles, ou pour sincèrement lutter contre les discriminations, d'autres continuent à cultiver des attitudes de conformisme, de paternalisme condescendant ou de mépris. Nous demandons aussi des efforts en matière de lutte contre la précarité, en faveur de l'emploi et de la ré-insertion des ex-détenus.

Tout cela fait que de nombreux habitants du quartier voient leur citoyenneté limitée. Tout cela sonne trop faux au moment de la semaine de l'égalité. Nous n'avons pas le cœur à la fête.

Nous regrettons ce moment, aussi pour ne pas pouvoir y exprimer notre soutien aux femmes, aux mères, aux filles des quartiers populaires, trop souvent en proie à la violence, à la délinquance, à l'angoisse pour l'avenir de leurs enfants; trop souvent confrontées au racisme, à la précarité. Nous avons une pensée pour les familles des victimes de violences et/ou de meurtres policiers. Nous aurions surtout voulu rendre hommage et les remercier pour leur soutien, leur force et leur courage

Nous nous retrouverons bientôt pour un prochain rendez-vous raï-chaabi, dans un lieu et une ambiance plus conviviales, et assurément, mixte, inter-culturelle et inter-générationnelle

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